Le développement des œufs de killis

Après avoir reçu ses premiers killis, il arrive en général que la question de la reproduction se pose. En effet, les killis ayant une espérance de vie relativement courte, entre 6 mois et 4 ans pour la plupart. Il vaut donc mieux les reproduire pour pouvoir en profiter plus longtemps, mais également car ce sont des poissons assez rares et non reproduit en masse en pisciculture.

Quelques généralités

Pendant les 3-4 premiers jours qui suivent la récolte, il va falloir vérifier les œufs en incubation et retirer ceux qui ne sont pas fécondés. Ils sont blancs laiteux et risquent de faire moisir les œufs viables. Un œuf fécondé sera en général parfaitement translucide, en forme de sphère régulière et résistant à la pression entre les doigts.

Les oeufs de killis annuels

N’étant pas un grand spécialiste des annuels, je ne vais pas m’attarder trop sur cette catégorie. Les œufs des killis annuels doivent être incubés dans de la fibre de coco ou de la tourbe pulpeuse légèrement humide. L’incubation dure plusieurs mois, et est plus ou moins longue en fonction de l’espèce et de la température d’incubation. Les œufs mettent du temps pour se développer car ils passent par 3 stades de diapause. Cela permet à ces espèces de perdurer jusqu’à la prochaine saison des pluies, puisque les mares dans lesquelles ils vivent s’assèchent pendant la saison sèche. Quand la date d’éclosion prévue se rapproche, il va falloir vérifier que les œufs sont prêts à éclore. Quand l’iris de l’alevin est clairement visible dans l’œuf, il est temps de le mettre en eau. Quelques exemples de killis de cette catégorie : Nothobranchius, Spectrolebias, Austrolebias, Callopanchax

Pour plus d’informations consultez le site du KCF : https://www.killiclubdefrance.org/

Les œufs de killis semi-annuels

Les œufs de ces poissons peuvent se développer en eau ou sur tourbe humide. Ils vivent dans des milieux qui, contrairement aux annuels, ne s’assèchent pas obligatoirement. Sur tourbe humide, l’incubation prendra de 3-4 semaines à 6 semaines en fonction des espèces et de la température. L’incubation en eau sera plus rapide, mais j’ai observé une plus grande sensibilité des œufs aux attaques fongiques avec cette méthode. Je conseille donc pour ces espèces une incubation à sec (sur tourbe humide) qui donnera de bien meilleurs résultats. Dès que les yeux des alevins sont bien visibles dans l’œuf il est temps de les mettre en eau.

Quelques espèces de cette catégorie : Fundulopanchax, les grands Aphyosemion du groupe Radaella

Les œufs de non annuels

Ce sont des poissons dont le milieu ne s’assèche pas pendant la saison sèche. Leurs œufs se développent assez rapidement, entre 10 et 18 jours pour la plupart. L’incubation en eau donne de bons résultats, il est préférable d’ajouter un peu de tanins dans l’eau pour leur propriété antifongique. L’incubation sur tourbe humide est également possible.

Quelques espèces de cette catégorie : la plupart des Aphysosemion, Laimosemion, Pseudepiplatys annulatus